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À propos

Corps de sel, tête de mer

Je cherche à explorer la frontière trouble entre l’humain et la nature, entre l’identité et l’universel. Les silhouettes se dressent comme des totems silencieux, des présences à la fois intimes et anonymes. Le visage s’efface pour laisser place à des ramifications : branches, coraux, racines… Ce ne sont plus des portraits au sens classique, mais des organismes hybrides, où la pensée devient végétale et la mémoire, minérale.

Ce travail s’élève de la mer, de son souffle qui sculpte les visages et forge les caractères. En Bretagne, l’océan n’est jamais lointain. Il est une présence constante, une force qui façonne autant le corps que l’esprit. Les vagues, les tempêtes et les courants laissent des traces dans les silhouettes. Ces forces font résonner la rudesse et la beauté d’un monde marin, où l’on apprend à rester debout, à s’ouvrir malgré les vents et à respirer dans le fracas des flots. C’est un hommage à l’identité océanique et à la force intérieure née du dialogue avec la mer.

Chaque œuvre appartient à une même famille d’âmes, liée par une génétique visuelle commune : le noir et blanc, le minimalisme, la force des contrastes, la suggestion plus que la description. Pourtant, chacun peut se retrouver dans une silhouette particulière, comme si elle reflétait une facette de son histoire intérieure.

Ces figures sont des miroirs : elles nous rappellent que nous sommes faits des mêmes courants, des mêmes circulations, des mêmes forces. Nous sommes tous des enfants de la mer, reliés par une origine commune, traversés par un même souffle.

Ce travail n’est pas une série, ni un projet : c’est une constellation d’êtres possibles, un peuple muet mais vibrant, relié par les mêmes veines d’encre.

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